Le cambriolage n’épargne pas les entreprises, bien au contraire. Bureaux, atelier, local commercial, entrepôt, chantier en plein air : les espaces réservés aux activités professionnelles regorgent souvent de biens susceptibles d’attiser les convoitises.
Entre les outils, le matériel technique, l’équipement informatique ou les objets appartenant au fonds de commerce, les voleurs trouvent aisément un butin à leur goût au sein d’une entreprise.
Et si on pense spontanément aux conséquences psychologiques que peut provoquer une intrusion ou un cambriolage chez soi, les conséquences d'un tel acte en entreprise sont loin d'être négligeables : interruption de l'activité, perte des archives ou des outils de travail, sécurité des employés compromises...
Alors quelle est l’ampleur du phénomène et quels conseils pour y faire face ?
Les entreprises, des cibles de choix pour les cambrioleurs ?
Pour comprendre la réalité du vol en entreprise, il faut dans un premier temps essayer de se placer dans la peau du cambrioleur et réfléchir à ses motivations. L’objectif du voleur est de mettre la main sur des biens représentant la valeur la plus importante possible, en se concentrant tout particulièrement sur des équipements ou des objets précieux de façon à optimiser ses chances de revente. En simplifiant, on pourrait dire que le cambrioleur cherche à obtenir le meilleur ratio possible entre gain potentiel, facilité de recel et risque encouru : son objectif est en effet aussi de ne pas se faire prendre !
Dans ce contexte, les entreprises constituent des cibles évidentes. En fonction du corps de métier ou du domaine d’activité, les locaux sont en effet susceptibles d’accueillir des équipements qui coûtent très cher et sont donc particulièrement recherchés par les receleurs ou les adeptes du marché noir. L’exemple typique est celui d’un atelier mécanique, intégré par exemple à un garage, un entrepôt de stockage ou une entreprise de fret. On y trouve de nombreux outils de qualité professionnelle dont la valeur faciale est importante et qui se revendent extrêmement vite. Les bureaux professionnels représentent également une cible particulièrement attractive, en raison du matériel informatique et des équipements numériques utilisés par les employés.
Répertorier les faiblesses de son entreprise... pour mieux la protéger !
Pour le cambrioleur, toute la question consiste à savoir si les locaux présentent un risque le concernant. Autrement dit : y-a-t-il une faille ou un défaut de sécurité qui permet de s’introduire rapidement et discrètement sur les lieux ? En face, quelle attitude adopter ? Il faut amener le cambrioleur à répondre “non” à la question précédente. Autrement dit, il faut lui faire comprendre qu’il s’expose à un risque et lui faire mesurer la teneur de ce risque s’il ose réellement pénétrer dans les locaux de l’entreprise.
Première étape indispensable pour le chef d’entreprise ou le gestionnaire de site : réfléchir aux faiblesses des locaux concernés et identifier tous les facteurs susceptibles d’influencer la décision d’un éventuel cambrioleur. Le quartier, le voisinage immédiat, l’éclairage public, la nature de la voirie, une clôture trop basse, une porte de service mal sécurisée ou une zone d’ombre dans le dispositif de sécurité sont autant de points faibles qui peuvent étayer un passage à l’acte. Il se révèle également judicieux de s’arrêter un moment sur les habitudes des personnes qui travaillent sur place au quotidien afin de vérifier qu’une négligence quelconque n’expose pas à un risque supplémentaire.
Comment ralentir la progression des cambrioleurs ?
Après cette phase d’analyse, il est temps d’envisager des mesures de protection qui vont concerner aussi bien les abords extérieurs de l’entreprise que l’intérieur des bâtiments.
Impossible par exemple de faire l’impasse sur une clôture difficile à franchir, ou sur un portail sécurisé pour interdire tout accès à vos bâtiments à l’aide d’un véhicule motorisé. S’il est possible de se garer discrètement derrière votre local pour y charger l’ensemble de vos possessions à l’abri des regards, les cambrioleurs ne s’en priveront probablement pas.
Quand l’entreprise a pignon sur rue, la pose de protections mécaniques visant à ralentir la progression des intrus s’impose. L’objectif sera ici de compromettre les chances d’intrusion en rendant la plus difficile possible la tentative d’effraction. Éventrer un rideau blindé, forcer une serrure de qualité professionnelle ou désamorcer un système d’alarme performants sont des missions complexes qui prennent du temps et exposent au risque d’être interrompu par l’intervention des forces de l’ordre. Ici, le maître mot sera la cohérence : on essaie d’apporter une protection efficace à l’ensemble des accès, portes et issues, de façon à ce que le périmètre de l’entreprise soit bien sécurisé de façon homogène. Si une porte ou une fenêtre est oubliée, elle devient un boulevard pour les cambrioleurs qui auront repéré cette lacune dans le dispositif global.
Comment sécuriser l'intérieur de son entreprise ?
Après les accès, l’entreprise doit sécuriser son intérieur, en se concentrant sur la mise en place d’équipements capable de détecter toute trace d’intrusion et de donner immédiatement l’alerte. Ici, il est recommandé d’opter pour une capacité de détection à la fois périmétrique et volumétrique. D’un côté, des détecteurs de chocs et d’ouverture sont installés au niveau de tous les ouvrants pour signaler une tentative d’effraction avant même qu’elle n’ait abouti. De l’autre, la détection de mouvements et les éventuelles caméras de sécurité vidéo offriront une détection intelligente doublée de la prise automatique de photos ou de vidéo pour garder une trace du passage des intrus.
Au quotidien, on renforcera l’efficacité de ces protections en dotant les collaborateurs ou les employés de l’entreprise d’un badge intelligent permettant de garder une trace de toutes les entrées et sorties. De cette façon, le responsable des lieux dispose d’une trace de tous les mouvements, et peut réagir dès qu’un phénomène non sollicité est signalé par le système d’alarme.
Comment protéger son entreprise jour et nuit, avec ou en l'absence des salariés ?
Dernier volet de la protection : recourir à un service de télésurveillance, chargé de recevoir 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 les alertes transmises par le système d’alarme. De cette façon, le chef d’entreprise a la garantie qu’une personne formée à la sécurité se tournera à distance vers ses locaux professionnels au moindre signe d’activité suspecte. Détecteurs de mouvements, interphone et autres caméras deviennent alors autant d’extensions de la télésurveillance pour analyser la situation, déterminer le niveau d’urgence et déclencher si les circonstances l’imposent un appel aux forces de l’ordre ou une visite sur place par un agent de sécurité privé.