Tous les cambrioleurs ne sont pas Arsène Lupin. Dans la majeure partie des cas, les voleurs cherchent à réaliser une opération rapide et discrète, destinée à leur permettre de mettre la main sur des biens de valeur faciles à transporter.
Qu’ils s’attaquent à une maison ou à un appartement, ils ciblent donc en priorité les logements qui leur semblent susceptibles d’abriter des objets précieux, et ceux qui paraissent présenter un accès facile.
Sur le premier point, tout est affaire de discrétion : mieux vaut éviter de faire étalage de ses richesses ou laisser ses bijoux visibles depuis la rue… cette logique de prudence vaut également pour toutes les personnes qui seraient amenées à s’introduire chez vous : inutile de déclencher la convoitise d’un artisan, d’un livreur ou du facteur en laissant en évidence argent liquide, bague en or ou appareil photo dernier cri.
Le cambriolage avec effraction
La question des accès est plus délicate, puisque les cambrioleurs sont prêts à franchir certaines défenses pour s’introduire au domicile de leurs victimes. Quand les voleurs fracturent une porte ou une fenêtre pour entrer, on parle de cambriolage par effraction : il y a dégradation d’un ouvrant. Le plus souvent, l’effraction se fait au niveau de la porte d’entrée, soit en crochetant la serrure, soit en faisant levier sur le panneau pour le forcer, à l’aide d’une pince monseigneur ou d’un pied de biche.
Il arrive aussi que l’effraction soit réalisée au niveau d’une fenêtre ou d’une baie vitrée. C’est le cas en appartement quand le logement est accessible depuis l’extérieur (par l’intermédiaire du bâtiment voisin par exemple) comme en maison. Porte de garage, fenêtres de toit, véranda… tous les accès sont susceptibles d’être brisés ou forcés dans le cadre d’un cambriolage avec effraction.
Cette entrée en force pose un problème immédiat : les lieux ne sont plus correctement sécurisés, même après le départ des cambrioleurs. Quand il est constaté, le vol avec effraction impose donc une prise de contact rapide avec l’assureur pour étudier les modalités de prise en charge financière d’une intervention. Généralement, c’est au serrurier ou à un vitrier qu’il faut faire appel. Les traces de l’effraction constituent une preuve à porter au dossier de l’enquête de police ou de gendarmerie, ainsi qu’un élément attestant la réalité de l’intrusion pour l’assurance.
Le cambriolage sans effraction
Ce type de cambriolage emprunte lui des voies plus subtiles : le voleur s’arrange cette fois pour entrer sur les lieux sans dégradation physique d’un accès. Un exemple typique serait l’escalade d’un balcon dont la porte-fenêtre est ouverte : le cambrioleur entre ainsi dans les lieux sans laisser la moindre trace apparente de son passage. Les voleurs qui procèdent sans effraction exploitent donc souvent une négligence des occupants, partis par exemple du domicile sans avoir bien fermé toutes les fenêtres. Dans certains cas, ils agissent par la ruse pour se procurer un accès : une technique consiste par exemple à s’introduire sur les lieux en présence des occupants sous un faux prétexte pour leur subtiliser les clés et revenir plus tard.
Dans ces deux cas, l’objectif des cambrioleurs est généralement de s’introduire le plus discrètement possible sur les lieux pour avoir le temps de les visiter et d’y chercher les biens précieux susceptibles d’être emportés facilement. Ils cherchent à passer inaperçus et à rester le moins longtemps possible sur les lieux, tout en se concentrant sur des objets qui se prêtent facilement à la vente ou au recel : bijoux, matériel high-tech, téléphone, argent liquide, objets de collection de petite taille, etc.
Le cambriolage en présence des occupants ou home-jacking
On distingue enfin une troisième forme de cambriolage, résumée par une appellation anglo-saxonne, le home-jacking. Les voleurs s’infiltrent cette fois chez leurs victimes en leur présence pour exiger d’eux la remise de valeurs ou d’informations. A l’origine, cette technique de cambriolage ciblait les propriétaires de voitures, qui étaient alors sommés de donner leurs clés aux intrus, permettant ainsi à ces derniers de voler un véhicule sans effraction sur ce dernier. Dans les cas de home-jacking, il arrive également que les malfaiteurs essaient de se faire remettre sous la menace des codes de carte bancaire, des identifiants personnels sur des services en ligne ou la combinaison d’un coffre.
Qu’il soit réalisé avec ou sans effraction, dans un logement vide ou en présence des occupants, le cambriolage est une expérience préjudiciable à plus d’un titre. Selon la méthode employée, on ajoute au préjudice matériel lié au vol la sécurisation a posteriori du domicile et de ses accès, ainsi qu’un préjudice moral contre lesquelles les assurances ne peuvent pas grand-chose. Pour éviter d’avoir à subir les nombreux désagréments qui font suite à un cambriolage, mieux vaut donc se prémunir le plus efficacement possible du phénomène, en installant des protections susceptibles de dissuader ou ralentir la progression des voleurs.